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西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
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ジュリエット・アダンのサンドとの感動的な会見

2018年06月11日 | 手帳・覚え書き
https://www.facebook.com/moncarnetgeorgesand/posts/2023628561022209?__tn__=K-R より


Dans le troisième volume de ses mémoires paru en 1905, aux éditions Alphonse Lemerre, Mes sentiments et nos idées avant 1870, Juliette Adam raconte avec une émotion restée intacte, sa première entrevue avec George Sand.

« Ma brouille avec Mme d’Agoult m’autorise, aujourd’hui, à voir George Sand. Je lui écris, lui rappelant ce qu’elle m’a fait dire par le capitaine d’Arpentigny, “que je ne pourrai la voir, la connaître, devenir son amie tant que je serai liée avec Mme d’Agoult parce qu’il ne faut pas que je puisse entendre dire du mal de l’une ou de l’autre par l’une ou par l’autre”. Mme Sand me répond : “Venez demain, à trois heures, rue des Feuillantines, 97” . À la pensée de voir le lendemain George Sand, mon émotion avait une intensité qui allait jusqu’au malaise. Allais-je l’aimer comme j’avais aimé Mme d’Agoult ? Avec respect, avec enthousiasme, avec tendresse, avec cet amour filial pour une maternité intellectuelle qui vous guide et vous fortifie ? Et m’aimerait-elle comme m’avait aimée Mme d’Agoult, si longtemps bienfaisante à l’esprit de petite Juliette ? »
Nous sommes, rappelons-le, dimanche 30 juin 1867. Juliette poursuit : « Comme j’étais troublée en allant rue des Feuillantines ! Mon cœur battait, ma gorge se serrait. J’eus, un moment, l’envie de retourner chez moi, d’envoyer un mot de regret à George Sand, me disant que j’allais faire la plus sotte figure du monde. J’entre, et me voilà en face de George Sand assise dans un fauteuil, qui la faisait paraître toute petite, elle avait les deux bras appuyés sur une table et roulait une cigarette. Je m’approchai. Elle ne se leva point. D’un geste, elle me montra le siège où je devais m’asseoir, tout près de la table. Ses grands yeux doux m’enveloppaient, m’attiraient. Mon émotion allait croissant. Je fis un effort pour la saluer d’un mot. Je ne trouvais rien, mon cœur se gonfla plus fort. Elle alluma sa cigarette et commença à la fumer. Elle aussi paraissait faire un effort pour me parler, mais, pas plus que moi, elle ne trouvait quelque chose à dire. Je sus plus tard combien elle était timide vis-à-vis de ceux qu’elle voyait pour la première fois. Alors, me sentant idiote, ne pouvant plus contenir mon émotion, je fondis en larmes. George Sand jeta sa cigarette, tourna autour de la table et me tendit les bras. Je m’y jetai avec cette tendresse filiale que je désirais tant ressentir, tendresse à laquelle encore à cette heure, je suis restée dévotement fidèle »

Juliette Adam, Mes sentiments et nos idées avant 1870, Alphonse Lemerre éd., 1905, pp. 143-145. Ce texte avait déjà fait l’objet d’une publication dans Le Figaro, édition du dimanche 10 septembre 1893.

Vous pouvez également retrouver dans ouvrage passionnant, richement documenté l'amitié entre les deux femmes : George Sand et Juliette Adam, une amitié sous le soleil du midi par Pascal Casanova aux éditions Les presses du midi.

Photo : George Sand par Nadar et Juliette Adam par Adam Salomon vers 1860.( Photo montage). Livre de Pascal Casanova.

https://moncarnetgeorgesand.fr/

#georgesand #nohantvic #moncarnetgrorgesand #maisondegeorgesand #julietteadam
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