西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
本ブログ記事の無断転載および無断引用をお断りします。
 

研究会のお知らせ

2009年09月30日 | 女性文学・女性
日時; 10月3日(土) 14h00-17h00 
場所; 日仏会館(東京・恵比寿)511号室

発表 (質疑応答も含む)

14h00-15h30  吉川桂英子
「プルーストとコレットにおける猫をめぐって―新たなジェンダーの捉え方―」 

15h45-17h00  西尾治子
「パリテ法から10年ー共和国モデルとジェンダー理論の実践」


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Colloque a Grenoble

2009年09月29日 | 海外のG.サンド研究
グルノーブル国際学会 「女性小説の伝統 ー 18-19世紀」 2009年10月8日-10月9日 グルノーブル大学


LA TRADITION DES ROMANS DE FEMMES. XVIIIE-XIXE SIÈCLES

Information publiée le vendredi 11 septembre 2009 par Alexandre Gefen (source : Damien Zanone)

Du 8 octobre 2009 au 9 octobre 2009, Université Grenoble 3

« La tradition des romans de femmes. XVIIIe-XIXe siècles »
Programme de la journée d'études des 8 et 9 octobre 2009
à l'Université Stendhal-Grenoble 3

(Maison des Langues, salle Jacques Cartier)
Faisant suite au séminaire du même nom qui s'est déroulé depuis deux ans, le Centre d'Études stendhaliennes et romantiques (de l'Équipe Traverses 19-21, Université Grenoble 3), avec le soutien de la Région Rhône-Alpes (par le « Cluster Culture, patrimoine, création »), organise une journée d'études sur deux jours les 8 et 9 octobre 2009, à l'Université Stendhal – Grenoble 3, salle Jacques Cartier. Les responsables en sont Catherine Mariette-Clot et Damien Zanone. Contact : cath.marietteclot@free.fr ou damien.zanone@u-grenoble3.fr.

Le programme est le suivant :

Jeudi 8 octobre 2009
13h30 - accueil des participants

14h - Silvia Lorusso (Université de Bari) : « Roman de femmes ? Roman sentimental ? Roman sentimental de femmes ? »
14h30 - Monika Kulesza (Université de Varsovie) : « En quête d'une nouvelle sensibilité - les romans de Catherine Bernard »
15h - Jérémie Grangé (Université Nancy 2) : « Expression féminine et reprise générique : Madame d'Épinay et les écritures des femmes »
15h30 - discussion

16h - pause

16h30 - Catriona Seth (Université Nancy 2) : « Femmes en images. La question des frontispices au tournant des Lumières »
17h - Huguette Krief (Université de Provence) : « Vertu féminine et romans de femmes sous la Révolution française »
17h30 – discussion

20h – dîner

Vendredi 9 octobre 2009
9h30 - Valérie Cossy (Université de Lausanne) : « Jane Austen, Isabelle de Montolieu : autorité, identité et légitimité de la romancière en France et en Angleterre au tournant du XIXe siècle »
10h - Lucia Omacini (Université de Venise) : « “Il n'y aura pas un mot de politique.” Madame de Staël et la tradition des romans de femmes »
10h30 – discussion

10h50 – pause

11h15 - Béatrice Didier (ENS de Paris) : « George Sand et la tradition des romans de femmes »
11h45- Laura Colombo (Université de Vérone) : « L'offre de beauté : la promotion des valeurs féminines chez les romancières de la première moitié du XIXe siècle »
12h15 – discussion
12h30 – déjeuner
14h - Laurence Vanoflen (Université Paris 10) : « Mme de Souza et la tradition des romans de femmes »
14h30 - Xavier Bourdenet (IUFM de Paris) : « Sentiment et Histoire chez Mme de Duras »
15h - Marie-Bénédicte Diethelm (Paris) : « Claire de Duras, journaux intimes et romans inédits »
15h30 – discussion
16h – Conclusion des deux journées

http://www.fabula.org/actualites/article32885.php
Information publiée le vendredi 11 septembre 2009 par Alexandre Gefen (source : Damien Zanone)

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romans de femmes

2009年09月28日 | 女性文学・女性
La tradition des romans de femmes au XVIIIe et XIXe siecles

Argument Ce projet voudrait construire un point de vue problématique pour interroger de manière nouvelle les romans publiés par des femmes à la charnière des XVIII e et XIX e siècles. Cette période est celle où la notion de moralité, obsédante jusque là quand il s’agit de parler du roman, vit ses dernières heures de validité critique. Les auteurs-femmes (Mmes de Staël, de Genlis, de Charrière, de Duras, de Souza, Cottin et, dans la génération suivante, George Sand) se sont trouvées en première ligne, alors, sur le front critique liant roman et moralité. Seul secteur littéraire autorisé aux femmes, le roman ne l’est que pour autant que ces auteurs contribuent à valider les normes de la moralité hors-roman à travers la sentimentalité des intrigues qu’on attend d’elles (éternelle reconfiguration des rapports de sexes). Les femmes sont ainsi assignées à la morale dans la fiction : certaines acceptent le rôle et d’autres le déplacent en inventant, à l’occasion de la fiction, des hypothèses autres quant à l’ordre moral possible dans le monde. Les romans de femmes se révèlent un lieu propice pour penser certaines conditions de la fiction (situer la valeur de celle-ci dans l’économie morale et spirituelle de chacun). Le travail entendra donc démêler le nœud problématique qui associe femmes, roman et moralité. Objectifs : Un séminaire de recherche qui, sur deux ans (2007-2008 et 2008-2009), permettra d’entendre une douzaine de chercheurs invités à Grenoble, sur un rythme mensuel, pour s’exprimer sur le sujet et discuter de leurs propositions. une journée d’étude en juin 2009 à l’Université Grenoble 3, afin de conclure les travaux. une édition des actes en volume (2010).

Prochains rendez-vous
8 octobre 2009 | Journée d’étude "La tradition des romans de femmes"
15 octobre 2009 | Colloque international en 2 parties : ADELPHIQUES Frères et soeurs dans la littérature française du XIX ème siècle.

Thèmes et opérations de recherche
Madame de Villedieu, écrivaine du 17e siècle
Migrations spatiales et religieuses des femmes et des hommes pendant l’Ancien Régime : les apports culturels.
Expressions, pratiques et représentations de la différence des sexes à la Renaissance.
L’Émergence des femmes pendant la Renaissance Lyonnaise.
La masculinité en question dans l’écriture de la vie privée au 18e siècle.
La tradition des romans de femmes : XVIIIe-XIXe siècles.
Femmes poètes du XIXe siècle
Autour de George Sand.
Récits de voyage au féminin.
Projet en collaboration l’université Paul Valéry Montpellier III : Masculin/féminin et presse au dix-neuvième siècle.
Projet en collaboration internationale : Femmes et critiques d’art au XIXe siècle.
Histoire des masculinités.
Hommes et femmes dans l’enseignement supérieur.
La place de l’enseignement catholique dans l’enseignement des filles.
Travail et traitement de la voix : porosité de la frontière masculin/féminin.
La légitimation culturelle du cirque : genre et politiques locales.
Politiques du corps, du sexe, de l’amour et de la famille.
Représentations de la différence (Arts et littérature - XXe siècle).
Ouvrage collectif Orlan (ENS Editions - Musée de Saint-Etienne Métropole)

Travaux et publications
18 mars 2009 | "Sois un Homme !". La construction de la masculinité au XIXe siècle.

Autres documents
8 juin 2006 | Présentation

http://cluster13.ens-lsh.fr/spip.php?article55

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オー・ドロップゴー美術館

2009年09月24日 | 芸術(絵画、彫刻、展覧会など)
二つに切り離されたことで有名な、ドラクロワが描いたショパンとサンドの肖像画はどこにあるのでしょうか。

ショパンの方は、ルーブル美術館にありますが、サンドの肖像画は、デンマークのコペンハーゲン近郊にあるオードロップゴー美術館にあるようです。コペンハーゲンから電車で約20分ほど。馬の育成で有名な緑豊かな場所にあり、駅からバスでも行けるとのこと。ゆったりとした住宅街を10分、バス停から5分のところにある、木立の茂みに囲まれた大きな屋敷が美術館だそうです。是非、一度、訪れてみたいものです。

20世紀の家具デザインの巨匠の一人、デンマーク人建築家フィン・ユール(1912~1989)の自邸が、オードロップゴー美術館の一部として公開されているとのこと。

フィン・ユールはデンマーク家具に関するパイオニア的なデザイナーであり、ハンス・ウェグナー、アルネ・ヤコブセン、ポー
ル・ケアホルム、ボーエ・モーエンセン等とともに、デンマークのモダン運動を推し進めた人のようです。

http://www.melma.com/backnumber_19967_4007571/
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サンド学会員の皆さまへ

2009年09月12日 | 日本ジョルジュ・サンド学会(SJES)
サンド学会員の皆さま、

何となく気ぜわしい季節となりました。お忙しくお過ごしのことと存じます。
今年も例年のように日本のサンド研究について海外学会へお知らせを送る時期となりました。
会員の方々の研究業績が、多くの世界のサンド研究者が加入しておられるアメリカのサンド学会のJournalに掲載されます。
2008-2009年にお書きになられたサンドに関する御著書、ご論文の内容を下記のような形式のフランス語版にてお送り
くださいますよう、よろしくお願いいたします。

 著者名、タイトル、出版社あるいは掲載誌、刊行年、ページ数

H.Nishio

コメント (2)
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メリメとサンド

2009年09月11日 | サンド研究
Prosper et George - spectacle

Rendez-vous en France à Versailles dans 15 jours

Du vendredi 25 septembre 2009 au samedi 26 septembre 2009

Spectacle - Piece jouee - Théâtre contemporain


Amour sans lendemain.
Comme quoi le partage d'une même passion pour l'écriture n'est pas suffisante pour fait naître une grande histoire d'amour...
L'idylle de Prosper Mérimée et George Sand en 1833 fut de courte durée mais suffisante pour inspirer Gérard Savoisien. Bien qu'elle s'avéra un échec total , Gérard Savoisien a su insuffler un peu de romance à cette rencontre qui en manquait terriblement. Un exercice qui lui a valu le Grand Prix du théâtre 2008

Texte de Gérard Savoisien
Mise en scène de Thierry Lavat
Avec : Miren Pradier, Christophe de Mareuil


Du vendredi 25 au samedi 26 septembre 2009 :
Voir l horaire

Tarifs d'entrée :
- Catégorie 1 (plein tarif) : 20 €
- Catégorie 2 (plein tarif) : 15 €


Plus d’information sur l’adresse de l’evenement :
Théâtre Montansier


PLAN DE Théâtre Montansier, France

Acces au 13 rue Réservoirs 78000 Versailles, France

AGENDA DE Théâtre Montansier, France

http://www.viafrance.com/evenements/prosper-et-george-spectacle-473290.aspx

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愛の妖精/抜粋

2009年09月10日 | サンドの言葉より
Sand, La Petite Fadette, L'aveu de la petite Fadette

George SAND (1804-1876) La Petite Fadette (1849), XXIX : L’aveu de la petite Fadette.

Ah ! si tu m'avais aimé de la manière dont je t'aime, tu ne me quitterais pas comme ça.
-- Tu crois, Landry ? dit la petite Fadette en le regardant d'un air triste et bien sérieux. Peut-être bien que tu ne sais ce que tu dis. Moi, je crois que l'amour me commanderait encore plus que ce que l'amitié me fait faire.
-- Eh bien, si c'était l'amour qui te commande, je n'aurais pas tant de chagrin. Oh ! oui, Fanchon, si c'était l'amour, je crois quasiment que je serais heureux dans mon malheur. J'aurais de la confiance dans ta parole et de l'espérance dans l'avenir ; j'aurais le courage que tu as, vrai !... Mais ce n'est pas de l'amour, tu me l'as dit bien des fois, et je l'ai vu à ta grande tranquillité à côté de moi.
-- Ainsi tu crois que ce n'est pas l'amour, dit la petite Fadette ; tu en es bien assuré ?
Et, le regardant toujours, ses yeux se remplirent de larmes qui tombèrent sur ses joues, tandis qu'elle souriait d'une manière bien étrange.
-- Ah ! mon Dieu ! mon bon Dieu ! s'écria Landry en la prenant dans ses bras, si je pouvais m'être trompé !
-- Moi, je crois bien que tu t'es trompé, en effet, répondit la petite Fadette, toujours souriant et pleurant ; je crois bien que, depuis l'âge de treize ans, le pauvre Grelet a remarqué Landry et n'en a jamais remarqué d'autre, Je crois bien que, quand elle le suivait par les champs et par les chemins, en lui disant des folies et des taquineries pour le forcer à s'occuper d'elle, elle ne savait point encore ce qu'elle faisait, ni ce qui la poussait vers lui. Je crois bien que, quand elle s'est mise un jour à la recherche de Sylvinet, sachant que Landry était dans la peine, et qu'elle l'a trouvé au bord de la rivière, tout pensif, avec un petit agneau sur ses genoux, elle a fait un peu la sorcière avec Landry, afin que Landry fût forcé à lui en avoir de la reconnaissance. Je crois bien que, quand elle l'a injurié au gué des Roulettes, c'est parce qu'elle avait du dépit et du chagrin de ce qu'il ne lui avait jamais parlé depuis. Je crois bien que, quand elle a voulu danser avec lui, c'est parce qu'elle était folle de lui et qu'elle espérait lui plaire par sa jolie danse. Je crois bien que, quand elle pleurait dans la carrière du Chaumois, c'était pour le repentir et la peine de lui avoir déplu, Je crois bien aussi que, quand il voulait l'embrasser et qu'elle s'y refusait, quand il lui parlait d'amour et qu'elle lui répondait en paroles d'amitié, c'était par la crainte qu'elle avait de perdre cet amour-là en le contentant trop vite. Enfin je crois que, si elle s'en va en se déchirant le cœur, c'est par l'espérance qu'elle a de revenir digne de lui dans l'esprit de tout le monde, et de pouvoir être sa femme, sans désoler et sans humilier sa famille.
Cette fois Landry crut qu'il deviendrait tout à fait fou. Il riait, il criait et il pleurait ; et il embrassait Fanchon sur ses mains, sur sa robe ; et il l'eût embrassée sur ses pieds, si elle avait voulu le souffrir ; mais elle le releva et lui donna un vrai baiser d'amour dont il faillit mourir ; car c'était le premier qu'il eût jamais reçu d'elle, ni d'aucune autre, et, du temps qu'il en tombait comme pâmé sur le bord du chemin, elle ramassa son paquet, toute rouge et confuse qu'elle était, et se sauva en lui défendant de la suivre et en lui jurant qu'elle reviendrait.


http://www.actualitte.com/ressources/422-George-Sand-La-Petite-Fadette.htm

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観劇

2009年09月10日 | サンド研究
A partir du jeudi 10 septembre 2009 au jeudi 24 septembre 2009

Spectacle - Piece jouee - Classique

Confidences d'un écrivain…
Mai 1848 : la révolution a avorté. George Sand, idéaliste, libre, féministe avant l'heure, vient de rentrer à Nohant… A son insu, le public devient le confident de George Sand.
Avec la passion et l'humour qui la caractérisent, elle traverse les épisodes sinueux de sa vie, toujours portée par un besoin d'engagement, une quête d'idéal.

Prix donné(s) à titre indicatif, susceptible(s) de variation selon frais de location


Du samedi 11 juillet au jeudi 24 septembre 2009 :
Voir l horaire

Tarifs d'entrée :
- Tarif en prévente (plein tarif) : 22 €


Plus d’information sur l’adresse de l’evenement : Théâtre du nord-ouest

Du samedi 11 juillet au jeudi 24 septembre 2009 :
Horaire
- Lundi, mercredi et samedi de 20:45 à 22:45
- Mardi et vendredi de 19:00 à 21:00

Tarifs d'entrée :
- Tarif en prévente (plein tarif) : 22 €


http://www.viafrance.com/evenements/george-sand-confidences-de-la-dame-de-nohant-spectacle-469143.aspx

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You Tube とサンド

2009年09月08日 | ポエジー 詩 演劇
George Sand. Confidences de la Dame de Nohant
http://fruitmail.ptn.woopie.jp/video/watch/a99ea800dddaedc5?kw=car&page=1

"Je n'ai qu'une passion, l'idee de l'egalite. " G.Sand


George Sand George_Sand ノアン

http://movie.poimon.jp/video/watch/08bd4b38618787f2?kw=Nohant&page=1


http://www.kiraku.tv/category/7698/movie/1/XsPNzFHMX80


サンドの館への行き方
http://france-tourisme.net/s-Centre-Val-de-Loire/s-Nohant.htm
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Histoire de chambres

2009年09月06日 | 新刊書(海外)

Le cahier livres de Libé
LIVRES 03/09/2009 À 00H00

Chambres avec vue
CRITIQUE
Intérieur. Michelle Perrot se penche sur l’univers caméral du Moyen Age à nos jours.
Par CLAIRE DEVARRIEUX

Michelle Perrot
Histoire de chambres
Seuil, «La librairie du XXe siècle», 450 pp., 22 euros.

Comment les chambres visitées par Michelle Perrot ne seraient-elles pas romanesques ? «Les retrouver dans le dédale et l’enchaînement des textes fut le principal plaisir de cette recherche», écrit l’historienne, qui tient avec son sujet «fil d’Ariane» et «caverne d’Ali Baba», franchissant les murs de centaines de résidents réels ou imaginaires avec un bonheur et une émotion communicatifs. Il s’agit de répertorier, et d’inventorier, la chambre à coucher, celle que nous avons toujours connue, mais n’a pas toujours existé comme ça ; celle qui semble en voie de disparition dans le logement contemporain, lequel privilégie la chambre des enfants.

Le XIXe siècle à son terme est l’âge d’or des dandys amateurs de bric-à-brac, mais, auparavant, il marque l’avènement de la chambre conjugale pour les classes moyennes (après 1840) comme pour les aristocrates embourgeoisés. «Le lit est tout le mariage», dit Balzac. Zola est un formidable architecte d’intérieur, très au courant des codes sociaux, qui fait mourir Nana dans une chambre d’hôtel, et Gervaise hors de la chambre où elle avait cru achevée sa réussite sociale.

Révolution. L’univers caméral est lié à la lecture, à l’écrit, à l’écrivain. Sans parler des chambres de malades (Proust, Joë Bousquet), une chambre à soi est indispensable à la création, qu’elle appartienne aux romancières anglo-saxonnes, Virginia Woolf en tête, ou à Simone de Beauvoir, rentrée chez elle après la vie de café. On la retrouvera plus tard, au chevet de sa mère, dans une chambre d’hôpital. Quant à l’univers carcéral, il est des prisons littéraires, comme celle de Silvio Pellico, mais on n’aurait garde de confondre chambre et cellule ; le prisonnier n’est pas chez lui.

Voici George Sand sur son lit de mort, du temps qu’on naissait et trépassait à la maison («dimension anthropologique» de la chambre). Voici Franz Kafka, aussi désireux de son refuge que Sartre est pressé d’en sortir. André Gide voulait «un abri dans un paysage». Les «établis» d’après-68 refusaient la révolution en chambre. Tout le monde n’a pas envie de tourner en rond dans son cocon. Et puis pourquoi toujours associer le retrait et la clôture ?

C’est une des vertus de cette somme que de dissocier les évidences binaires. Au XVIIe siècle, on envoie la «pensée dévote» s’aérer dans la nature, un mode de retraite ambulante que reprendra Rousseau. Avant le règne de la chambre conjugale, plus ou moins régentée par l’Eglise, la chambre est individuelle, féminine, «espace de réception et de sociabilité» (nous ne parlons pas ici de la future chambre des jeunes filles) qui annonce l’ère des salons : espace privé, ou public, ces frontières sont mouvantes.

Que voit le roi aux heures de son lever et de son coucher, cérémonies publiques ? Que ressentent les familles rurales et prolétaires entassées dans une pièce unique, qu’est-ce que le «grand mélange des sexes» d’antan ? Comment déjouer les fantasmes qui entachent les enquêtes en milieu ouvrier ? Cette empathie, cette inquiétude des sensations d’autrui, de s’approcher au plus près, au plus vrai, fonde l’art des historiens. C’est surtout par le regard de Michelle Perrot sur les détails de son inventaire qu’Histoire de chambres est si romanesque.

Couette. L’exposition est variée : on y trouve le papier peint, en usage à partir du XVIIIe siècle, d’origine anglaise, et populaire avant de devenir bourgeois. On suit les avatars de la couette. Mais ce livre n’est pas seulement «une contribution à l’histoire de la nuit», selon la proposition modeste de l’auteur. Il ouvre la porte des chambres de bonne et des garnis. Il fait revivre un peu «le fond de la misère» à Paris au début du XXe siècle, deux sœurs lingères, une veuve de facteur. Encore ont-elles un toit.

Observatrice de ce début du XXIesiècle, Michelle Perrot plaide pour le droit au logement. Elle voit aussi progresser la tendance à l’enfermement répressif, cette «solution archaïque».Histoire de chambres est néanmoins un ouvrage moins politique que personnel : «A chacun de se souvenir, d’écrire sa propre histoire de chambre.»
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