西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
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Lettre de George Sand à Eugène Delacroix, 11 octobre 1846

2012年09月24日 | サンド研究
Lettre de George Sand à Eugène Delacroix, 11 octobre 1846


Aurore Dupin dite George Sand
Paris, 1804 – Nohant, 1876
Lettre autographe à Eugène Delacroix signée datée 11 octobre 1846
6 pages in-8°
Don de la Société des Amis du musée Eugène Delacroix (MD 2012-3)

Delacroix fait la connaissance de George Sand en novembre 1834, au lendemain de sa rupture avec Alfred de Musset. Il fait son portrait en habit d’homme, le visage marqué par l’épreuve. Mais c’est surtout la liaison de la romancière avec Chopin - elle débute en 1838 - qui les rapproche : Delacroix apprécie le musicien, "son Chopinet" comme il le surnomme, et goûte sa musique. En juin 1842, le peintre passe un premier séjour chez George Sand à Nohant dans le Berri durant lequel, témoin d’une scène touchante - la fermière de Nohant apprenant à lire à sa petite-fille - il peint l’Education de la Vierge (musée Eugène Delacroix). Il revient à Nohant, « un des rares endroits, où tout me ravit, me calme et me console » et où il peint également plusieurs études de fleurs, en juillet 1843 puis en juillet 1846. Mais, l’année suivante, la rupture des amants l’en éloigne.

Néanmoins, l’amitié que se portent Sand et Delacroix est réelle et durable : ils échangent une correspondance assidue et chaleureuse, celle de deux êtres aux talents et aux sensibilités qui se comprennent. En témoigne la belle lettre écrite par Sand à Delacroix datée du 11 octobre 1846, en réponse à celle du peintre du 12 septembre 1846, et acquise récemment par le musée Delacroix. Le peintre y est qualifié d’un " Mon bon vieux ". .. La romancière donne avec verve des nouvelles de ceux qui l’entourent : " Bêtes et gens, c’est toujours Nohant ", conclue-t-elle. Puis elle évoque le souvenir amical et pérenne de Delacroix à Nohant grâce à son Education de la Vierge : "cette belle S[ainte] Anne et cette douce petite Vierge me font du bien, et quand quelqu’un vient m’embêter, je les regarde et n’écoute pas", lui dit-elle. Enfin, au peintre qui se plaint dans sa lettre du 12 septembre de ne trouver son bien-être que dans ses émotions, comme au temps de sa jeunesse, et loue sa résignation de femme mûre, elle répond : "A l’heure qu’il est , débarrassée de mes tourments et de mes orages intérieurs, je ne m’ennuie pas de grand ’chose, et je m’amuse de tout ce qui est sous la main. Et vous aussi, cher artiste, vous vous amusez d’un chien, d’une mouche et d’un brin d’herbe. […] Chopin m’interrompt là-dessus, pour me dire qu’il vous adore. "

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