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西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

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«Madame Bovary, c’est nous»

2021年02月26日 | 覚え書き

Michel De Jaeghere: «Madame Bovary, c’est nous»

FIGAROVOX/ANALYSE - Il fut l’observateur attentif d’une société corrompue par la soif des grandeurs, d’une humanité abîmée par les convoitises et les petitesses, et sut dépeindre comme personne le tumulte des sentiments et l’ivresse de la chair. Le Figaro Hors-Série a choisi de consacrer son premier numéro de l’année à Gustave Flaubert, ce surdoué de l’écriture dont on fête en 2021 le bicentenaire.

La variété de ses dons a quelque chose de confondant. Flaubert a porté la prose, avec Un cœur simple, à un degré de pureté, de transparence, qu’on n’avait guère atteint depuis La Princesse de Clèves ; qui annonçait, avec un siècle d’avance, l’écriture blanche de L’Etranger. Le même avait fait, avec Salammbô, la démonstration de sa capacité à faire surgir la luxuriance, briller les cuivres, les armures, sous le soleil d’Afrique, évoquant la chaleur du sang versé sur le sable des champs de bataille avec une puissance digne d’un tableau de Jean-Léon Gérôme, en même temps qu’il ressuscitait, sous les voiles d’une vierge aux manières d’odalisque, l’Orient des Mille et Une Nuits. Sa description des sacrifices humains offerts au dieu Baal avait l’éclat monstrueux du culte barbare rendu, au cœur de la forêt vierge, à King Kong. Ses scènes de combats rythmées par le barrissement des éléphants de guerre écrasant les thorax sous leurs énormes pattes ne dépareraient pas Gladiator. A l’image de l’armée de Napoléon III à la veille du désastre de 1870, il n’avait pas manqué un bouton de guêtre à ses costumes.

Flaubert s’était pareillement imposé, avec L’Education sentimentale, comme le contemporain capital d’un siècle corrompu par le goût du lucre, étourdi par les vanités, désorienté par les utopies ; en marge du récit intimiste d’une initiation amoureuse, il avait brossé le tableau formidable d’un monde où la médiocrité triomphe, où les amitiés se nouent autour de trahisons, de brouilles, d’espoirs déçus, où les plus pures amours laissent elles-mêmes un goût de cendre. Sa correspondance témoigne de la férocité sans limite de sa plume lorsque, débarrassée de toute convention mondaine, toute contrainte sociale, elle se déploie dans une parfaite liberté: «Il ne restera pas de Lamartine de quoi faire un demi-volume de pièces détachées. C’est un esprit eunuque. La couille lui manque. Il n’a jamais pissé que de l’eau claire.» Il avait composé, avec Bouvard et Pécuchet, la plus corrosive des exégèses des lieux communs.

N’empêche. N’empêche que s’impose à la lecture de ses œuvres une évidence: Madame Bovary eût suffi, à elle seule, à sa gloire. N’eût-il été que l’homme d’un seul livre, celui-là l’aurait placé au premier rang de l’histoire de la littérature, comme l’ont fait pour Céline le Voyage au bout de la nuitAntigone pour Anouilh, Le Cid pour Corneille, Les Illuminations pour Rimbaud.

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