Une "solution absolument pas satisfaisante" pour la bibliothèque Marguerite-Durand
Le déménagement de la bibliothèque de l’histoire des femmes et du féminisme située dans le XIIIe arrondissement de Paris éveille à nouveau l’attention. L’Association des bibliothécaires de France s’est ajoutée aux nombreux opposants contre le projet soutenu par la Mairie de Paris.
"La poursuite de l’amélioration de l’offre de lecture publique de la Ville de Paris ne doit pas se faire au détriment du fonds féministe unique que constitue la Bibliothèque Marguerite-Durand", a rappelé l’Association des bibliothécaires de France (ABF) dans un communiqué publié en ligne le 6 octobre.
Depuis le mois de juillet, l’équipe de la Bibliothèque Marguerite-Durand (BMD) située dans le XIIIe arrondissement de Paris (quartier Olympiades) exprime ses inquiétudes sur le déménagement imposé de la bibliothèque et de son fonds féministe au sein de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (BHVP) prévu pour juin 2018.
Les archives rassemblés par la fondatrice du journal La Fronde rejoindront en partie les fonds Marie-Louise Bouglé et George Sand à la BHVP dans le cadre d’un "projet scientifique et culturel sur ces trois fonds, géré par un ou une conservatrice dédié(e) sur le sujet", avait expliqué un représentant de la Ville de Paris interrogé par Livres Hebdo cet été.
"Sauvons la bibliothèque Marguerite-Durand !"
Pour l’ABF, "la solution purement logistique actuellement envisagée n’est absolument pas satisfaisante pour les chercheuses et chercheurs ni pour les personnels de l’établissement". Face à des craintes d’éparpillement des documents et de détérioration du service, les soutiens sont nombreux. Sur le site sauvonslabmd.fr, formé par un collectif de syndicats, salariés et usagers, sont regroupées les lettres et les actions de soutien. La pétition "Sauvons la bibliothèque Marguerite-Durand" adressée à la Mairie de Paris a rassemblé près de 6000 signatures.
"La BMD n’est pas un fonds mort mais une bibliothèque vivante"
Avec ses 45000 livres, 1100 titres de périodiques, 5000 dossiers documentaires, 4500 lettres, 3500 cartes postales, 4200 photographies et 1000 affiches, ainsi qu’une trentaine de fonds d’archives, "la BMD n’est pas un fonds mort mais une bibliothèque vivante", insiste les protestataires. Elle acquiert régulièrement la production courante en plus de documents patrimoniaux.
Si la Mairie assurait cet été que "le but n’est pas du tout de nuire à la bibliothèque", les syndicats soulignent une série d’incohérences. La BHVP ne pourra accueillir qu’un quart des documents en assurant 500 mètres de linéaire contre 2 kilomètres dans l’actuelle bibliothèque. Les trois quarts du fonds devraient donc rejoindre le lieu de stockage et de conservation commun aux bibliothèques de la ville de Paris situé dans la Plaine Saint-Denis avec une possibilité de consultation sur commande. Alors que la totalité des documents sont consultables sur place pour les chercheurs et historiens – nombreux viennent de l’étranger ou hors région parisienne pour un bref séjour –, ces derniers seront tributaires des délais de consultations. Ainsi, l’avantage d’une ouverture de 48h hebdomadaire à la BHVP au lieu de 20h actuellement demeure toute relative si l’accès à la plupart des documents nécessite deux à trois jours d’anticipation.
Une perte de vitalité et de visibilité
http://www.livreshebdo.fr/article/une-solution-absolument-pas-satisfaisante-pour-la-bibliotheque-marguerite-durand
D’un fonctionnement familial dans une bibliothèque vivante où il était possible de consulter le fonds sur rendez-vous en matinée, la bibliothèque Marguerite-Durand risque bien pour les opposants de perdre en vitalité et en visibilité. Un rassemblement de protestation devant la bibliothèque est prévu le 18 novembre.
Le déménagement de la bibliothèque de l’histoire des femmes et du féminisme située dans le XIIIe arrondissement de Paris éveille à nouveau l’attention. L’Association des bibliothécaires de France s’est ajoutée aux nombreux opposants contre le projet soutenu par la Mairie de Paris.
"La poursuite de l’amélioration de l’offre de lecture publique de la Ville de Paris ne doit pas se faire au détriment du fonds féministe unique que constitue la Bibliothèque Marguerite-Durand", a rappelé l’Association des bibliothécaires de France (ABF) dans un communiqué publié en ligne le 6 octobre.
Depuis le mois de juillet, l’équipe de la Bibliothèque Marguerite-Durand (BMD) située dans le XIIIe arrondissement de Paris (quartier Olympiades) exprime ses inquiétudes sur le déménagement imposé de la bibliothèque et de son fonds féministe au sein de la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (BHVP) prévu pour juin 2018.
Les archives rassemblés par la fondatrice du journal La Fronde rejoindront en partie les fonds Marie-Louise Bouglé et George Sand à la BHVP dans le cadre d’un "projet scientifique et culturel sur ces trois fonds, géré par un ou une conservatrice dédié(e) sur le sujet", avait expliqué un représentant de la Ville de Paris interrogé par Livres Hebdo cet été.
"Sauvons la bibliothèque Marguerite-Durand !"
Pour l’ABF, "la solution purement logistique actuellement envisagée n’est absolument pas satisfaisante pour les chercheuses et chercheurs ni pour les personnels de l’établissement". Face à des craintes d’éparpillement des documents et de détérioration du service, les soutiens sont nombreux. Sur le site sauvonslabmd.fr, formé par un collectif de syndicats, salariés et usagers, sont regroupées les lettres et les actions de soutien. La pétition "Sauvons la bibliothèque Marguerite-Durand" adressée à la Mairie de Paris a rassemblé près de 6000 signatures.
"La BMD n’est pas un fonds mort mais une bibliothèque vivante"
Avec ses 45000 livres, 1100 titres de périodiques, 5000 dossiers documentaires, 4500 lettres, 3500 cartes postales, 4200 photographies et 1000 affiches, ainsi qu’une trentaine de fonds d’archives, "la BMD n’est pas un fonds mort mais une bibliothèque vivante", insiste les protestataires. Elle acquiert régulièrement la production courante en plus de documents patrimoniaux.
Si la Mairie assurait cet été que "le but n’est pas du tout de nuire à la bibliothèque", les syndicats soulignent une série d’incohérences. La BHVP ne pourra accueillir qu’un quart des documents en assurant 500 mètres de linéaire contre 2 kilomètres dans l’actuelle bibliothèque. Les trois quarts du fonds devraient donc rejoindre le lieu de stockage et de conservation commun aux bibliothèques de la ville de Paris situé dans la Plaine Saint-Denis avec une possibilité de consultation sur commande. Alors que la totalité des documents sont consultables sur place pour les chercheurs et historiens – nombreux viennent de l’étranger ou hors région parisienne pour un bref séjour –, ces derniers seront tributaires des délais de consultations. Ainsi, l’avantage d’une ouverture de 48h hebdomadaire à la BHVP au lieu de 20h actuellement demeure toute relative si l’accès à la plupart des documents nécessite deux à trois jours d’anticipation.
Une perte de vitalité et de visibilité
http://www.livreshebdo.fr/article/une-solution-absolument-pas-satisfaisante-pour-la-bibliotheque-marguerite-durand
D’un fonctionnement familial dans une bibliothèque vivante où il était possible de consulter le fonds sur rendez-vous en matinée, la bibliothèque Marguerite-Durand risque bien pour les opposants de perdre en vitalité et en visibilité. Un rassemblement de protestation devant la bibliothèque est prévu le 18 novembre.