西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
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「日本ジョルジュ・サンド学会の報告」(米国G.サンド学会ジャーナル掲載)

2012年05月09日 | サンド研究
この春、アメリカのジョルジュ・サンド学会の学会ジャーナル紙に掲載された「日本ジョルジュ・サンド学会学会報告2011-2012」
を以下にアップいたします。

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"Newsletter"
A supplement to George Sand Studies
Volume 20, Fall 2011/ Spring 2012
Co-Editors: Cathy Leung, Columbia University
& Catherine Nesci, UC Santa Barbara

【Rapport de la SJES, le 10 octobre 2011 】
Tout d’abord, nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance à tous les sandiens de la George Sand Association qui nous ont encouragés et continuent à nous témoigner leur chaleureuse amitié depuis le sinistre du 11 mars. Malgré le rude choc que nous avons subi, la vie quotidienne continue tout comme les recherches sandiennes au Japon. Comme nous l’avons annoncé dans la dernière GSA Newsletter fall 2010- winter 2011, nous préparons actuellement la publication d’un ouvrage collectif sur Sand, qui sera publié au nom de la SJES l’année prochaine pour commémorer le centenaire de la traduction de La Mare au Diable au Japon. L’ouvrage est constitué de quatre grands chapitres : gender studies, art, nature et société, études sandiennes au Japon (l’histoire de la traduction de l’œuvre sandienne au Japon, la place de George Sand dans l’histoire de la littérature française au Japon, etc.). Il devait être publié ce printemps, mais la catastrophe qui a frappé notre pays en mars ainsi que d’autres imprévus nous ont contraints à en reporter la publication au printemps prochain.
Les auteurs de cet ouvrage sont : Atsuko FUJITA, Chikako HIRAI, Keiko INADA, Sadako KAWAI, Kyoko MURATA, Iho NIIMI,
Haruko NISHIO, Kazuko OGURA, Chiyo SAKAMOTO, Naoko TAKAOKA, Naohisa UDA, Kyoko WATANABE.
La SJES a tenu au printemps 2011 une assemblée générale et organisé une journée d’études à l’Université Hitotubashi consacrée à la préparation de cet ouvrage. La journée d’études du 10 décembre 2011, a été consacrée au thème « Vie et Mort dans l’œuvre sandienne », réunissant aussi cette fois des participants autres que ceux cités précédemment. Elle se tiendra sur le campus Hiyoshi de l’Université Keio et sera suivie d’un dîner de fin d’année.        Nishio, Haruko

【Rapport de février 2012】
Nous avons le plaisir d'annoncer qu'en hiver 2011-2012, trois chercheurs, membres de notre société, ont fait des communications sur George Sand dans deux institutions universitaires dans la région de Tokyo et d’Osaka. Le 10 décembre 2011 au campus d'Yokohama à l' Université Keio, a été tenue la 18e journée d'études par la Société Japonaise des Études Sandiennes et le Groupe d’Études "Lire des femmes écrivains", créé dans le cadre de la Société franco-japonaise des Études sur les Femmes (SFJEF). Les deux interventions y ont été présentées devant 28 participants.

Dans la première intervention intitulée « George Sand et l'Italie - Spiridion et un rêve piranésien », Chikako Hirai analyse tout d’abord le souvenir des amants de Venise dans Spiridion : la scène où Alexis, héros du roman, assiste à un meurtre perpétré par les prêtres au fond de l’escalier du monastère, lequel évoque 'Le Carcerie' (Invenzioni capric de Carceri) du graveur italien Piranèse. Ensuite, elle compare cette scène de "Spiridion" et l’image de l’escalier en spirale apparaissant dans le roman d’Alfred de Musset, "La Confession d’un enfant du siècle" ; Musset a traduit en français "Confession of an Opium Eater de Thomas De Quincey", qui y mentionne "Le Carcerie". Enfin, rappelant combien la jeune Sand aimait les gravures de Piranési qui se trouvaient dans la bibliothèque de sa grand-mère, Hirai conclut que Sand a certainement décrit l’image de l’escalier de "Spiridion" en s’inspirant à la fois de "La Confession d’un enfant du siècle" et de l’image du 'Carcerie' de Piranèse.
« La pensée féministe de George Sand dans ses œuvres : "Mémoires de Madame Merlin" et "Lettres à Marcie" » : tel était le titre de la deuxième intervention de cette journée d’études. En premier lieu, l’intervenante Haruko Nishio a précisé le sens du terme “féministe” à la lumière des idées féministes déjà nées en France du Moyen Âge au XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. En deuxième lieu, elle a analysé la pensée féministe progressiste de Sand dans "Mémoires de Madame Merlin" et les "Lettres à Marcie", en les comparant à la théorie des deux sexes de J.-J. Rousseau, qu’elle a reliée à la pensée anatomique de l’époque en utilisant les travaux de Thomas Laqueur. En troisième lieu, en prenant en compte les raisons pour lesquelles Sand se tenait à distance du mouvement féministe, Nishio a évoqué une certaine ambivalence chez l’écrivaine, femme dans la sphère privée et homme dans l’espace public. Enfin, elle souligne que G. Sand n’épouse pas la pensée rousseauiste lorsqu’il s’agit de l’éducation des filles ; la modernité de son propos constitue un féminisme original dont l’objectif s’inscrit
dans le bonheur du genre humain bisexué.

Le 3e colloque ‘Women’s Studies’, intitulé « Littérature et ‘gender’-- la littérature française et la peinture » (organisé par le
Centre des Études des femmes à l’Université préfectorale d’Osaka) a eu lieu le 4 février 2012 à Sakaï (au campus de Nakamozu à l'Université préfectorale d'Osaka, avec 45 participants). Deux chercheuses y ont fait une communication sur George Sand et Proust : Kyoko Murata, « La femme peintre dans l’œuvre de George Sand―Le Château de Pictordu―», et Lisa Aoyagi, « Proust, asperge, et ‘gender’ ».
En ce qui concerne George Sand, Kyoko Murata analyse le processus de croissance de Diane, héroïne du Château de Pictordu, qui devient une véritable artiste à travers l’initiation dans ce château du peintre. Elle compare ensuite Diane avec son père, médiocre peintre de portraits, en faisant un parallèle entre l’esthétique du néo-classicisme représentée par Ingres, et celle de Delacroix à laquelle adhère George Sand. Enfin, elle met en lumière les traits particuliers de la femme
peintre sandienne, différents de ceux des peintres masculins dont le Frenhofer de Balzac. Murata note toutefois les difficultés que rencontre à cette époque une femme qui vise à être une peintre professionnelle, comme l’a bien montré Alexandra Wettlaufer dans son livre Portraits of the Artist as a Young Woman, Painting and the Novel in France
and Britain, 1800-1860 (The Ohio State University Press, 2011). Pour conclure, Murata souligne que Sand, qui a doté son
héroïne du génie réservé traditionnellement aux artistes masculins, souhaite que la nouvelle génération représentée par ses
petites-filles suive ce modèle de la femme peintre indépendante.

Pour ce qui est de notre projet de la publication en chantier, nous sommes heureux qu’il aboutisse bientôt. L’ouvrage sera
constitué des 12 articles écrits par 12 auteurs de notre société, accompagnés des études sur l’histoire de la traduction japonaise de l’œuvre de G. Sand ainsi que la réception de ses œuvres dans notre pays. L’objectif de la publication consiste à inciter le plus largement possible les lecteurs japonais non seulement à s’intéresser à l’écrivain et sa vie mais encore à découvrir l’intérêt et la profondeur de ses œuvres. La maison d’édition japonaise a déjà annoncé la parution dans le dernier numéro de son journal.
Haruko Nishio (SJES)




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