
Michelle Perrot : "La science est très présente dans les écrits de George Sand"
Michelle Perrot, historienne et professeur à l’université Paris 7-Diderot, participera, le 21 octobre, au colloque organisé par l’association les Amis de George Sand, au muséum d’histoire naturelle de Bourges. Son thème : George Sand et les sciences de la vie et de la Terre.
Quel sera l’objet de votre intervention lors du colloque ?
Mon intervention est intitulée La beauté des pierres : George Sand et Léon Brothier, le géologue et philosophe. Je parlerai du grand intérêt de Sand pour la géologie, suite à plusieurs voyages en Auvergne, à la fin des années 1860. Elle collectionnait les pierres, voulait les classer et les identifier.
Pour améliorer ses connaissances en la matière, elle a beaucoup échangé avec Léon Brothier, un ingénieur polytechnicien, travaillant dans la sidérurgie à Montluçon, et qui était spécialiste en géologie. L’homme, également philosophe, a fortement inspiré l’auteure, notamment grâce à son ouvrage l’Histoire de la terre, publié en 1860.
Pouvez-vous expliquer la relation entre George Sand et la science ?
George Sand définissait la science comme « une route qui mène du connu à l’inconnu. Les savants ouvrent la route ». Elle n’était pas intéressée par les mathématiques et la physique, mais par les sciences naturelles. Tout d’abord férue de botanique, elle a ensuite développé un intérêt pour l’entomologie, l’étude des insectes et des animaux, grâce, notamment, à son fils Maurice, qui adorait les papillons. Elle a d’ailleurs rédigé la préface du Monde des papillons, le livre de ce dernier. C’est ensuite la géologie et la minéralogie qui ont attisé sa curiosité.
George Sand était très attachée au Berry, contrée qui l'a beaucoup inspirée lors de l'écriture de ses livres. Elle est d'ailleurs décédée à Nohant-Vic, dans l'Indre, en 1876.
A-t-elle été influencée par la science dans ses différents ouvrages ?
La science est très présente dans les écrits de Sand. La botanique est dans tous ses romans. Elle aimait les noms latins des fleurs, les prononcer était un peu comme faire de la poésie. Laura, voyage dans le cristal (1864), Jean de la Roche (1865) et les Nouvelles lettres d’un voyageur (1872) sont des romans parlant de science. Dans une lettre envoyée à François Buloz, son éditeur, en 1870, elle parlait de clé pour la compréhension du monde et de la vie. Pour elle, la science est une démarche intellectuelle et pratique, une sorte de fil d’Ariane qui permet de comprendre.
Par Valentin Vié
Sand et les naturalistes de son temps, vendredi 21 octobre, de 9 heures à 12 h 30, au muséum d’histoire naturelle, parc des expositions, allée René-Ménard. L’intégralité du colloque est programmée du 20 au 22 octobre. Renseignements au 02.48.65.37.34. et sur le site internet de l'association les Amis de George Sand.
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