西尾治子 のブログ Blog Haruko Nishio:ジョルジュ・サンド George Sand

日本G・サンド研究会・仏文学/女性文学/ジェンダー研究
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"Pouvoir et écriture de l’Histoire dans la littérature féminine (XIXe-XXIe siècles)"

2016年10月01日 | サンド・ビオグラフィ
Pouvoir et écriture de l’Histoire dans la littérature féminine
(XIXe-XXIe siècles)

Séminaire 2017
Marge/Université Lyon 3

« Quel bizarre caprice vous pousse aux luttes parlementaires, vous
qui ne pouvez pas seulement y apporter l'exercice de votre indépendance
personnelle ? Quoi, votre mari siégera sur ce banc, votre amant peut-être
sur cet autre, et vous prétendrez représenter quelque chose, quand vous
n'êtes pas seulement la représentation de vous-mêmes ? » Lorsqu’elle
s’adresse aux femmes de 1848 qui revendiquent leurs droits politiques,
George Sand pointe la contradiction constitutive de leur situation vis-à-vis
du pouvoir : socialement dépendantes, privées des moyens d’incarner le
discours émancipateur qu’elles formulent, elles ne sauraient devenir les
sujets autonomes d’une parole politique. La réflexion de Sand pose un
double problème. Elle dénonce d’abord l’inachèvement d’une construction
sociale et identitaire susceptible d’offrir aux femmes la possibilité d’un agir
historique. Cette construction engage des processus complexes, notamment
l’articulation entre une constellation de figures féminines singulières (par
exemple celle de George Sand elle-même) dont le surgissement altère l’ordre
des représentations traditionnelles et la mise en œuvre collective de la promesse
d’émancipation que ces figures représentent.

Mais, au-delà de cette première difficulté, l’autre problème est celui de la
reconnaissance institutionnelle d’une capacité d’action des femmes au sein
de l’espace du pouvoir. Il renvoie au droit et à la représentation citoyenne,
c’est-à-dire aux modalités d’insertion et de légitimation d’un discours du
féminin au sein de la sphère publique, discours purement formel s’il ne
s’articule pas à un processus de subjectivation par lequel les femmes
deviennent sujets de leur histoire - ce que Sand appelle « se représenter
soi-même ».

C’est cette articulation délicate entre la représentation de soi et la
représentation politique, entre deux formes de rapport au pouvoir et
à l’Histoire, que le séminaire se propose d’étudier. Dans la lignée des
travaux de Michel Foucault, les historiens se sont beaucoup intéressés
aux formes de résistance et d’affirmation dont témoigne la prise de parole
féminine, selon une optique que résume Michèle Riot-Sarcey : « Le pouvoir
de dire je est aussi une lutte contre les formes d’assujettissement – contre
la soumission de la subjectivité – dont les femmes sont particulièrement
victimes ». La littérature fut l’un des lieux de cette lutte, et c’est au cœur
de l’exploration du « je » – qu’il soit mis en scène dans la fiction, l’autobiographie
ou à leur croisement – qu’a pu se dire la confrontation des femmes au pouvoir et
aux modes d’objectivation qu’il impose. La littérature féminine s’est ainsi inscrite
dans le registre de la « littérature mineure », au sens deleuzien du terme, dans
laquelle « chaque affaire individuelle est immédiatement branchée sur la politique ».

Mais qu’advient-il alors de la scène historique traditionnelle, celle des événements
collectifs, de la parole publique, de la mémoire commune et des vies majuscules,
celle dont les femmes ont été radicalement exclues au XIXe siècle ? Comment,
depuis cette exclusion jusqu’à l’époque contemporaine, cette scène a-t-elle été
représentée ou reconfigurée par les auteures, alors même que tout au long de
cette période la question de l’articulation d’une expression féminine singulière
et de sa signification collective n’a cessé de se poser et de leur être posée ?
De même, comment ont-elles pensé l’intégration de la parole féminine – avec
toutes les ambiguïtés qu’une telle catégorie comporte – dans la sphère publique ?
Ces questions peuvent être traitées selon plusieurs perspectives, par exemple :
L’étude des écrits autobiographiques féminins, notamment du rapport qu’ils
instaurent entre le sujet et l’Histoire, et des liens qu’ils peuvent entretenir avec
le genre des Mémoires.

La mise en scène, dans les textes fictionnels, de l’Histoire et du rôle qu’y jouent,
ou qu’y ont joué, les femmes.
Les modalités d’introduction, par les auteures, de leur parole sur la scène publique,
notamment dans leurs écrits politiques ou polémiques.
Le rapport qu’entretiennent les auteures avec une autre forme d’histoire collective
et de discours d’autorité qui a en partie exclu les femmes : l’histoire littéraire.

Les propositions sont à envoyer avant le 7 novembre 2016 aux deux responsables
du séminaire :
Régine Jomand-Baudry, PR, Université Lyon 3, reginejomandbaudry@yahoo.fr
Cyril Francès, MCF, Université Lyon 3, frances.cyril@gmail.fr

RESPONSABLE : frances cyril
ADRESSEUniversité Jean Moulin - Lyon 3
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